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Le duo, Awori & Twani, sort un single intitulé « Mindful », extrait de leur prochain album, Ranavalona



La chanteuse/rappeuse ougandaise Awori s’associe de nouveau au beatmaker TWANI au sein d’un premier album commun Ranavalona. Un titre en hommage à la reine malgache Ranavalona III, figure de la lutte anticoloniale, baptise ce disque porté par des sonorités hip-hop, neo soul, r&b, et des rythmes afrobeats.

 
En 2019, Galant Records, lance “Seeds”, une série de singles inédits basée sur des rencontres entre des producteur.trices et des rappeur.ses. C’est dans ce contexte qu’Awori (habituée des scènes internationales depuis 10 ans au sein de différents groupes et artistes) rencontre Twani (producteur lyonnais collaborant avec de nombreux musiciens de la sono mondiale tels que James Stewart). Leur premier single Cortex Iuxta sera ovationné par la presse en France et à l’international et leur donnera envie de poursuivre cette aventure.
 
Quelques mois plus tard, la crise sanitaire que nous connaissons tous arrive. Cette période inédite et inquiétante digne d’un épisode de Black Mirror a inspiré cet album entièrement réalisé durant cet isolement. Pour Awori, qui est confinée seule, écrire dans cet état de détresse interne lui a permis de garder un équilibre, un fil conducteur auquel se raccrocher. Pour renouer avec sa force intérieure, elle va faire appel à l’âme des reines et militantes africaines comme Ranavalona III, dernière reine de Madagascar. Cette résistante marqua l’histoire par sa force et sa ténacité malgré les attaques constantes des autorités coloniales contre son peuple et sa personne.
 

Awori x Twani copyright Joao Gabriel
Awori x Twani © Joao Gabriel

 



Ce modèle de puissance mentale et ce travail d’introspection va faire naître Ranavalona, un album guidé par l’émoi. Le titre éponyme est une forme d’égo trip thérapeutique en réponse au manque d’estime de soi. Awori alterne voix suave et rap puissant sur un beat atmosphérique et bass music de Twani. L’émotion est le fil rouge de ce disque tant au niveau des textes que des instrus. Awori explore dans le très deep « Hold Me », la complexité des ressentis et la difficulté à être vulnérable que rencontrent les personnes ayant soif de tendresse et d’amour.
 

 
Dans Sawa, elle, affiche une des facettes R&B électronique atmosphérique de l’album en évoquant les relations amoureuses et ses complexités. Cet opus navigue dans l’univers afrofuturiste et future bass rappelant les productions de Erykah Badu ou Sudan Archives. C’est le cas de Mindful, titre aux sonorités post-dubstep et grime anglaise où Awori délivre un flow incisif en affirmant son émancipation face aux absurdités et haines qui pullulent afin de regarder vers le futur.
 

 
Elle appelle pour cela à l’action collective en luttant contre les injustices et en renouant avec nos communautés au sein de l’envoutant et percutant Viscera, aux arrangements proches de l’univers de la drill music de Chicago. Sans oublier la dimension afrobeats mise en exergue dès l’introduction de l’album et sur Nkomawo, (“je reviens” en Luganda). Ici, Awori revient à ses racines en évoquant la question du départ et de la nostalgie sur un beats afro rythmé par les talking drums électronisés dans un jeu de question-réponse avec la basse et les chœurs hypnotiques.
 
À propos de son prochain album, Awori a expliqué :
 
 

« Écrire ? Pour se rappeler des armes qui nous ont été octroyées. Des armes qui peuvent être aiguisées tous les jours. Écrire aussi pour rejeter la folie nourrie par un futur inconnu. Écrire pour se nourrir d’autre chose que de la fin d’un monde. »

 
 
Porteurs de cette mémoire, les 8 morceaux naviguent entre puissance d’agir individuelle et désir de transformation collective.



En alliant habilement les sonorités actuelles du continent africain avec des influences électroniques et hip-hop, Awori soutenu par les productions de Twani, perpétue le combat amorcé par les grandes femmes et reines noires au cours des époques et s’affirme comme une des nouvelles voix de la scène afrofuturiste.
 

A propos d’Awori:

 

© Nathyfa Michel

 
Awori est née et a grandi à Kampala, en Ouganda. Petite, elle est témoin de l’amour que son grand-père a pour la musique. Multi-instrumentiste avec un fort penchant pour le piano, elle s’habitue à l’entendre jouer et elle est poussée, elle aussi, à commencer une pratique musicale. À la maison, ce sont ses grands frères qui l’initient au Hip Hop, la faisant apprendre les paroles de Notorious BIG ou Tupac par coeur alors qu’elle n’a que 8 ans. À l’école, les activités culturelles et artistiques telles la danse traditionnelle, la musique et le théâtre sont fortement encouragées et intégrées au cursus scolaire. Bientôt elle trouve sa place sur scène et chante une composition ou une chanson religieuse (les seules autorisées) devant son école chaque semaine. Elle multiplie les représentations scéniques en jouant dans les pièces de théâtre et les spectacles de danse traditionnelle de son école.
 
A l’âge de 11 ans, elle rejoint sa mère en Suisse où elle vivra pendant la majeure partie de sa vie. A 14 ans, elle rejoint la chorale de son église et en devient la membre la plus jeune. Elle commence à prendre le chant au sérieux autour de ses 16 ans débutant dès lors des cours de chant Jazz avec Nicole Schoefel. A 18 ans, elle lance un duo avec Juline Michel, nommé ​CaramelBrown​, plus tard rebaptisé ​Kami Awori​. Entre ses 18 et ses 20 ans, elle sera également la chanteuse lead du groupe Blues-Rock ​Black Diamond​, aux côtés d’Eric Ménétré, Grégory Sinz, Jérémie Kaelin et Paolo Costa, dans lequel elle chantera des classiques Rock en passant par Jimi Hendrix, Creedence Clearwater Revival, AC/DC et Guns & Roses pour n’en citer que quelques-uns.
 
Elle quitte Genève pour poursuivre des études à Montréal, elle y poursuit des cours de chant Jazz avec Jeri Brown mais son séjour est écourté par la rencontre avec le label indépendant genevois, Colors Records. Entre 2007 et 2018, le duo produit 4 EPs et participe à des festivals suisses tels le Royal Arena et Antigel ainsi que des résidences artistiques à Johannesbourg avec Manthe Ribane, à Kampala avec Albert Ssempeke, à la Havane et à Bamako avec Mbouyé Koïté.
 
Une vidéo cover sur YouTube provoque une rencontre entre elle et l’artiste berlinoise DENA, qu’elle accompagne en tournée européenne en tant qu’instrumentiste et choriste. Cette expérience la pousse à se familiariser avec la MPC et le live finger drumming.
 
Le bouche-à-oreille au sein des réseaux romands provoque une deuxième rencontre, cette fois-ci avec l’artiste sénégalo-suisse Thaïs Diarra, avec qui elle part en tournée en Afrique de l’Est en tant que choriste. La formation jouera à Kigali, à Dar es Salaam, à Nairobi et à Stone Town et fera la première partie de Blitz The Ambassador et Tiken Jah Fakoly. Awori apprend à chanter en bambara et en wolof pour l’occasion.
 

A propos de Twani

 

Twani by Damien Ruggeri
Twani © Damien Ruggeri

 
Twani aka Mikaël Touanen est un jeune multi-instrumentiste et producteur lyonnais. Il est le genre d’artiste capable de maîtriser un nouvel instrument en quelques heures. Une fois son diplôme de la Music Academy International en poche en tant que guitariste, il va commence à tourner dans divers groupes à la guitare, à la basse et au clavier.
 
En parallèle, il découvre l’immense œuvre de J.Dilla et Flying Lotus et commence à faire ses premières prod’ qui vont s’exporter aux États-Unis via la plateforme soundcloud. Il va dès lors intégrer le collectif américain de beatmakers Young Ho Collective. Ces deux dernières années, Twani se retrouve à la production de nombreux morceaux afro beats sur le label Orpik ainsi que sur les titres du musicien James Stewart.