Le plus célèbre des videurs de Berlin règne sur la porte du Berghain. A l’ouverture du club, tel un soldat sur son mirador, Sven Marquardt est intransigeant, prêt à dégainer un « Nein » sans autres explications, si le clubber n’est pas celui que l’on attend. Du vendredi soir jusqu’au lundi matin, Sven Marquardt se tient debout, droit, piqué devant la porte et scrute ; Rien ne lui échappe. Son œil affuté de photographe y est certainement pour quelque chose.
Image mise en avant : Sven Marquardt – « Die Nacht ist Leben Autobiographie » (ullstein extra) © Andrea Mühe
Sven Marquardt, le photographe et videur le plus emblématique du Berghain, marque les esprits par son tatouage sur le visage. Il est devenu une icône des nuits berlinoises. Découvrez 5 choses sur le plus célèbre des portiers berlinois.
01. Sven Marquardt s’est déjà fait recaler à l’entrée d’un club
Ravelations l’avait prédit et Trax confirme la nouvelle : cette fois ou Sven Marquardt, sur son 31, s’est vu refuser l’entrée d’un club de Sidney et repartir la queue entre les jambes.
Plongez dans une fiction des plus loufoques comme Ravelations sait si bien les faire. Cela s’est passé en plein week-end du 11 novembre 2018 à Paris. Alors que la fête battait son plein, Sven Marquardt, en séjour dans la capitale, s’est senti l’âme d’un clubber et a filé du côté de la Concrète pour un « samedimanche » du plus endiablé. Mais telle ne fût pas sa surprise de se voir interdire l’entrée. Et ce, pour un contexte historique, qu’est l’armistice. En effet, le videur parisien n’a pas laissé rentrer l’allemand, « en mémoire à ces soldats tombés pour la France quelque 75 ans plus tôt ». Une explication qui a fait sortir Sven de ses gonds. Furieux, ce dernier serait rentré dare-dare à Berlin pour digérer sa défaite. « En tout cas c’était bien marrant ! »
Lire l’article sur Ravelations.
Mais en vrai, ça s’est passé à Sidney en Australie. Alors que Sven Marquardt se préparait à profiter des nuits nocturnes australiennes, le videur du Berghain s’est fait gentiment refuser l’entrée par un confrère à cause des ses tatouages sur le visage. Une révélation faite par le Sven en personne lors d’une exposition des ses photographies à la Galerie Deschler, à Berlin.
Ainsi comme un bon diplomate, Sven Marquart s’est entretenu avec le propriétaire du club pour comprendre les raisons de ce refus. Ce dernier lui aurait répondu qu' »il s’était déjà vu refuser l’entrée au Berghain. « Ah ben tiens ! »
Lire l’article sur Trax
02. Sven Marquardt a écrit son autobiographie
Le célèbre videur, du haut de ses 57 ans bien tassés, intéresse tout autant que les lineups alléchants du Klubnacht. Certains clubbers feraient juste la queue pour approcher ce videur tatoué. Surfant sur sa notoriété internationale toujours plus grandissante, Sven Marquardt a décidé de sortir sa plume et toucher ses fans au cœur en racontant sa vie. Le portier le plus célèbre de Berlin a donc rédigé son autobiographie. Il y raconte sa vie de Punk, dans le Berlin Est des années 80, il parle de ses premières amours, et de sa carrière de photographe en devenir ainsi que de l’esprit Berghain. Une histoire complète qui nous plonge dans la vie d’un artiste touchant, amoureux de l’image, de l’esthétisme et de l’underground.
03. Sven Marquardt intente des procès à « qui écorchera son image et celle du Berghain »
La compagnie de jeux suédoise s’est mangée une prune par le videur du Berghain. En effet, Sven Marquardt a dû mettre fin au jeu de cartes « Bergnein » (fallait le trouver ce jeu de mots). Un jeu de stratégie mettant les joueurs à rude épreuve. En effet, chacun à leur tour, ils endossent le costume du célèbre videur pour distribuer des « Nein » aux clubbeurs se présentant devant la porte. Mais ce jeu n’a pas plu à Sven, mais alors pas du tout, car l’illustration du portier, dans le jeu, montrait beaucoup trop de signes de ressemblances avec le « vrai » videur qui n’avait jamais donné la permission d’utiliser son image. Sven s’est empressé d’emmener les inventeurs du jeu en justice, devant les tribunaux de Göteborg, en Suède. Un procès qui a eu raison du « physio » qui s’est fait ainsi dédommager d’une coquette somme de 15 000 euros.
04. Pourquoi Sven Marquardt dit trop souvent « Nein »
Qui rentrera ou pas dans le club le plus select au monde ? Le destin du clubber repose sur le videur Sven Marquardt à l’entrée du Berghain. C’est avec la boule au ventre que des milliers clubbers viennent affronter le regard de Sven pour savoir s’ils sont acceptés ou recalés pour la soirée. Plusieurs heures durant en pleine nuit, parfois dans le froid, les clubbers se succèdent et certains rentrent et d’autres pas et certains jamais. Des témoignages touchants nous ont montré que certaines personnes s’étaient fait recaler trois soirs de suite en changeant de fringues, de coiffures et de lunettes de soleil. Pourquoi Sven dit trop souvent « Nein » ?
Voici quelques pistes à creuser :
- Certains disent que les critères de sélections sont aléatoires.
- D’autres avancent l’hypothèse de l’ambiance homogène, si l’attitude des clubbers ne matche pas avec celle de ceux qui sont déjà dedans, c’est « Nein » direct.
- Ou bien d’autres théoriciens, avancent la discrimination, c’est-à-dire que comme le club est à dominante gay, si vous êtes un groupe de filles où êtes accompagné de filles, ça ne va pas le faire.
- Enfin, les autres affirment qu’il ne faut plus rire, ni parler, arrivé aux rambardes, dernière ligne droite avant le verdict.
En vrai, tout a été dit, des applications ont été créées pour analyser et comprendre les tendances de la soirée et même un simulateur en réalité virtuelle baptisé « Berghain trainer » a été développé pour s’entraîner pour être fin prêt le Jour-J.
Dans une interview donnée à Trax Magazine, le gardien du temple aurait avoué que cela reste subjectif.
05. Sven Marquardt arrive sur les écrans avec « Berlin Bouncer » de David Dietl
On ne compte plus les documentaires sur la musique électronique et les clubs à Berlin. Mais il en manquait un, peut-être celui-ci, pour boucler la boucle : « Berlin Bouncer » réalisé par le talentueux David Dietl. Qui mieux qu’un physio peut raconter la vie nocturne et les nuits de fête ? Qui mieux qu’un doorman peut sentir les tendances de la night ? Qui mieux qu’un bouncer peut raconter des anecdotes croustillantes ?
Voilà, c’est fait : un documentaire dédié intégralement à trois portiers emblématiques, trois gardiens des nuits berlinoises qui témoignent et racontent leur vie de videurs. Le colosse du Berghain, Sven Marquardt fait bien entendu partie du casting aux côtés de son collègue et son collègue Smiley Baldwin et de l’imposant Frank Künster, qui a travaillé au Delicious Donuts dans les années 90’s, puis au King Size bar. Ce documentaire sortira le 11 avril 2019 prochain dans les salles obscures.