Madben a commencé à absorber la techno de Jeff Mills, Dave Clarke et Speedy J dans les années 90, en grandissant à Lille dans le nord de la France. Il a gardé une passion pour la culture DIY et les soirées dans les entrepôts grâce à sa jeunesse passée au Fuse de Bruxelles, au Kozzmozz de Gand ou dans des usines abandonnées de Courtrai. Tout cela a transparu dans sa musique, notamment un premier album sur Astropolis en 2018 qui comprenait une collaboration avec Laurent Garnier et un récent EP pour le label de Garnier et Scan X.
Au cours de la dernière décennie, il est devenu un favori des clubs et des festivals européens en jouant dans des endroits comme Berghain et Awakenings. Son studio est doté d’une belle panoplie de machines utilisées à plein régime sur ce dernier opus. Troisième Sens, paru ce 7 avril 2023, reflète parfaitement ce que l’artiste a toujours aimé, écouté et joué, en gardant un œil sur la piste de danse mais jamais au détriment de la narration musicale. Il s’agit d’une œuvre véritablement progressive et multigenre qui permet aux auditeurs de s’immerger totalement dans les profondeurs apparemment illimitées des capacités sonores du Français.
A propos de son dernier LP, Madben a expliqué :
« Au fil des ans, j’ai appris à m’amuser davantage avec le matériel de mon studio, et voilà le résultat. Il m’a fallu trois ans pour terminer l’album ; j’ai commencé dans un studio souterrain à Paris avant de déménager à Nantes. C’est pourquoi il peut surprendre les auditeurs par la diversité de ses ambiances. Il est sombre à certains endroits, mais joyeux à d’autres. »
« Departure » démarre avec un travail de synthétiseur exaltant et des rythmes techno cassés qui ont un air de célébration. « Addicted » est un morceau léger avec des chants vaporeux et une combinaison plus complète de batterie et de basse, tandis que « Circuit Breaker » se déchaîne dans le cosmos. Des wobbles acides, des synthés étalés et des percussions métalliques forment un morceau plein de rebondissements avant que « Fade In Fade Out » ne poursuive le voyage cosmique avec des motifs synthétiques surdimensionnés qui éclaireront un espace sombre avec une euphorie écrasante.
Le brillant « It’s 1 am In A Rave » est un banger sombre, tête baissée, avec « Lost Memories » qui superpose des synthés mélancoliques et des boucles de batterie à la Plastikman pour créer quelque chose de profond. La superbe gymnastique techno acide de « No fear » ne laisse pas de répit, et « The March » est un mélange turbulent de synthés en tôle qui s’agitent sur des tambours en acier. You Dance Like A Robot » est une électro de fin du monde avec un chant de robot menaçant, et la pointe électro continue avec une programmation de batterie experte et des leads menaçants sur « Deep In The Jungle ».
« Meta » est une séance d’entraînement rythmique qui donne l’impression que les machines sont en train de fondre, et « I Made A Dream During This Nightmare » est un paysage sonore techno serein qui permet de ruminer sur l’avenir de la race humaine.
Intelligent, mais immédiat, percutant, mais émotionnel, Troisième Sens est un autre disque techno exceptionnel signé par Madben.
À propos de Mabden :
Considéré par Trax Mag comme le dernier espoir de la techno, Madben a enflammé ces 3 dernières années les plus grands dancefloors de France et d’Europe : Berghain (DE), Awakenings (NL), Kilometre25 (FR), Berns (SWE), Printworks (UK)…
De sa jeunesse dans le Nord de la France, Madben a gardé un penchant pour la culture DIY et un surnom qui sent encore l’entrepôt ! Le Lillois a connu la techno dès ses débuts. Dans les années 90, il suit cette nouvelle scène via les flyers qu’il récolte chez les disquaires. Avec ses potes, il passe des nuits et des nuits en Belgique, au Fuse de Bruxelles, aux soirées Kozzmozz de Gand ou dans les usines désaffectées de Courtrai, un territoire parfait et libre pour écouter le meilleur du son de l’époque. Ce style de vie l’a évidemment poussé, avec d’autres activistes, à organiser leurs propres soirées, à Lille et dans les environs.
Après avoir entendu et vu de grands noms sur scène ; Dave Clarke et sa dextérité héritée du hip-hop, la folie des lives de Speedy J ou les mixes extraterrestres de Jeff Mills ou de Green Velvet, Benjamin se précipite. Dans sa chambre, il partage avec d’autres copains son premier Technics MKII en bois tourné, passant des heures à essayer d’assembler des disques comme on le faisait à Detroit. Règle d’or : le manque d’argent encourage le partage et les idées. DJ en herbe au début du millénaire, l’année 2004 marque un tournant pour Madben et sa ville, Lille, nommée capitale culturelle de l’Europe. La techno s’installe dans la ville et influence de nombreux jeunes lorsque des artistes de renom viennent jouer : The Hacker, Ivan Smagghe, Optimo ou Superpitcher.
Plus tard dans la décennie, Madben a commencé à produire ses propres trucs, une étape naturelle après des années de DJ et d’interactions. En 2010, il investit ses économies dans un studio rudimentaire : une paire d’enceintes, un moniteur, un clavier MIDI et un ordinateur avec Reason et Ableton. Passionné par les sonorités de Blueprint, Purpose Maker ou Axis Records, soufflé par la technique d’artisans techno comme James Ruskin ou Surgeon, Madben peaufine sa musique et la diffuse en temps réel sur Soundcloud. Motivé par ses amis, il envoie quelques démos à Laurent Garnier qui lui répond instantanément : » Killer ! « Garnier diffuse l’un de ces titres lors de son émission de radio sur Le Mouv, It is What It Is. Peu de temps après, les compteurs de Madben s’affolent et Astropolis Festival, une institution électronique française, l’approche lorsqu’ils envisagent de lancer leur propre label de musique.
La course ne fait que commencer. Madben s’installe à Paris en 2012, sort quelques maxis sur des labels anglais et compose même des musiques pour la télévision via Cézame. Tout est bon quand on est de bonne humeur. Avant de devenir plus fou, ses premières productions étaient mélodiques et progressives. Pour lui, la techno a toujours été un jeu entre le battement et le sourire. Il a appris entouré de machines, assemblant son poste de travail pièce par pièce, alliant vintage et modernité. La bonne recette ? Deux tiers de matériel et un tiers de plug-ins. Madben n’est pas effrayé ou impressionné par la technologie, il joue avec elle, l’apprivoise. Il pourrait parler de ses instruments préférés pendant des heures, que ce soit la boîte à rythmes Electron Analog Rytm, le synthétiseur Kill Patrick Phenol, certains modules Euroracks ou les bons vieux Moog et Modor (un belge !).
Total techno man, à l’aise dans une cabine de DJ, dans son studio ou lors d’un pur live, Madben avait besoin d’un 1er album. C’est chose faite avec Fréquence(s), sorti en 2018 sur Astropolis Records. Avec ce full-length définitif, il consolide sa techno clair-obscur, célèbre ses mentors (Laurent Garnier et Manu Le Malin, tous deux invités) et offre un featuring à l’artiste Rebekah Warrior. Dans la foulée, les portes des festivals et des clubs européens s’ouvrent à lui et l’amènent à rencontrer ses nouveaux alliés internationaux : Maceo Plex le recrute dans son équipe (Ellum audio family). Avec un premier concert réussi au Berghain en 2019, juste avant la crise sanitaire, Madben a obtenu de nouvelles perspectives pour l’avenir. Récemment, il s’est fait remarquer lors de ses derniers dj sets à Printworks à Londres, Awakenings à Amsterdam ou encore à Berns à Stockholm. Sa fougue et son ambition, combinées à son public de tous âges, prouvent que cette musique a toujours été et est encore pour tout le monde. 2022, devrait être une année forte pour le Français puisqu’il sortira son deuxième album ! Qu’on le veuille ou non, la techno est bien vivante.
Commander/streamer le LP Troisiéme Sens de Madben via Ellum Audio
Tracklist du LP Troisiéme Sens :
01. Madben – « Departure »
02. Madben – « Addicted »
03. Madben – « Circuit Breaker »
04. Madben – « Fade In Fade Out »
05. Madben – « It’s 1am In A Rave »
06. Madben – « Lost Memories »
07. Madben – « No Fear »
08. Madben – « The March »
09. Madben – « You Dance Like A Robot »
10. Madben – « Deep In The Jungle »
11. Madben – « Meta »
12. Madben – « I Made A Dream During This Nightmare »
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