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La naissance des raves en Angleterre : un morceau d’histoire de la musique électronique à connaître

L’histoire des raves remonte à la fin des années 1980 en Angleterre sous le règne Thatcher, quand l’ecstasy et la culture “club” commencèrent à se démocratiser dans tout le pays. Un mouvement culturel qui marqua à jamais une époque, tant dans l’émergence des nouveaux genres musicaux que dans les nouvelles façons de s’affirmer, de faire la fête et vivre les choses différemment. Une véritable « Ravolution ».

 

image mise en avant : Shoom, 1988 – (source : http://hedonism1988.co.uk/history/)

 
Dans ce courant musical s’ajoutent incontestablement la consommation de nouvelles drogues comme l’ecstatsy qui est la drogue de l’amour. Cette drogue a contribué nettement à l’expansion des business florissants de la nouvelle vague musicale des années 80 et doit être évoqué à juste valeur dans ce récit. De nombreux passages révélés dans cet article proviennent de l’ouvrage Ecstasy de Miriam Joseph paru aux éditions du Lézard en 2001.
 

Les années 80 marquée par une « nouvelle vague » de fêtes

 

Sur la côte-est Etats-Unis, la fête battait son plein

 
En 1980, outre-atlantique, les disc-jockeys avaient déjà réussi ce pari fou de rassembler et mélanger les communautés lors de fêtes mémorables tant par leur musique innovante que leur énergie qu’ils dégageaient derrière les platines. Ils réussirent à briser les codes sectaires et faire de ces évènements musicaux de véritables communion transcendantales ou préjugés sociaux et autres jugements de valeurs étaient exclus le tant de ces réunions festives. Cette nouvelle génération de musiciens mixaient en général le week-end dans les clubs de New-York, Chicago et Detroit et, avaient rendu l’univers du clubbing grisant tant par la musique unique qu’ils produisaient que par les effets que les nouvelles drogues qui circulaient clandestinement dans ses lieux et que les clubbers consommaient sans modération. Ce mélange House music et nouvelles drogues allaient changer à jamais l’esprit de la fête aux Etats-Unis… puis dans le reste du monde.
 

L’Europe allait connaître une nouvelle façon de faire la fête et, ce qui devait arriver… arriva en Angleterre

 
En Angleterre, l’origine de cette nouvelle fièvre remonte aux débuts des années 80 quand deux clubbers et musiciens invétérés qui sont Marc Almond et Dave Ball et formant le duo du groupe Soft Cell, partent à New-York enregistrer leur premier album de musique électronique ‘Non Stop Erotic Cabaret’. Une fois leur album enregistré, les deux artistes reviennent en Angleterre et ramenant avec eux une expérience jusque là jamais explorée. Ils ont découvert les effets l’ecstasy : une nouvelle drogue très consommée par les artistes et les clubbers de la côte-Est. Une révélation pour ces deux artistes qui ont composé leur LP, eux aussi, sous ecstasy tout au long de leur séjour. Dans une interview donnée Marc Almond dira que : “ ‘Non Stop Erotic Cabaret’ fut le premier disque anglais “extasié”.”



Surfant la même vague que ses confrères, l’artiste George O’Dowd, plus connu sous son nom d’artiste Boy George du groupe Culture Club raconte dans sa biographie, la découverte de ses pilules qui lui offraient une sensation de liberté inouïe. De 1982 à 1986, cette nouvelle tendance commençait à se démocratiser âprement. Et de plus en plus d’anglais qui partaient en voyage sur la côte-est des Etats-Unis ramenaient dans leurs valises ces nouvelles drogues pour leur propre consommation et pour en faire profiter leur entourage.
 
Toutefois, la communauté anglaise qui consommaient ces cachets et découvraient ces nouvelles sensations formaient un noyau restreint de personnes, principalement formées de l’élite de Soho, l’un des quartiers les plus excentriques de Londres. Les clubbers, les artistes, les mannequins et autres célébrités de la nuit se réunissaient parfois dans des lieux privés pour se détendre et profiter entre eux, en prenant ces nouvelles drogues.
 

Ibiza, l’île qui souda à jamais ce groupe d’amis DJ anglais

 
Vers le milieu des années 70, Ibiza devint le paradis des hippies, des beatniks, elle était aussi la destination phare des gays, des clubbers et des touristes en quête de de fête et de liberté.
L’île de l’archipel espagnol de la Méditerranée connue une métamorphose sans précédent durant les années 80 et c’est à cette époque que l’ecstasy faisait son entrée sur l’île et se prenait lors d’événement divers comme les soirées chill-out ou sur les pistes de discothèque du Pacha et de l’Amnesia .
 
Ibiza est un petit coin paisible de la Méditerranée quand cette dernière se développe de façon exponentielle sous l’époque Franco, pour accueillir de plus en plus de touristes. Située à 80 km des côtes Ibériques, les espagnols viennent y séjourner pour se reposer et profiter des charmes de l’île : soleil, plages, farniente… Plus les touristes affluaient, plus les chantiers se multipliaient pour répondre à cette demande massive. Complexes hôteliers, magasins et restaurants poussaient comme des champignons. Les espagnols se ruaient là-bas pour oublier les problèmes quotidiens qu’ils vivaient sur le continent. Puis ce fût au tour des touristes allemands, hollandais puis anglais de venir profiter des distractions de l’île et ainsi oublier leur quotidien morose le temps d’une semaine ou d’un été.
 
En 1987, deux DJ anglais, Trevor Fung et son cousin Ian Saint Paul, ouvrent un bar sur l’île blanche. Leur établissement devient un lieu de passage incontournable pour tous les anglais qui séjournent sur l’île. L’été de cette même année, les deux gérants sont rejoints par leurs amis DJs Paul Oakenfold, ancien cuisinier reconverti et Johnny Walker ainsi que Nicky Holloway, gérant de discothèque accompagné de son ami Danny Rampling qui est aussi DJ. L’équipe de DJs passent une saison estivale des plus festives et goûtent à tous les paradis artificiels que l’île offre aux habitants et vacanciers.
 

Londres, où les fondements de la “nation-rave”

 
Marquant la fin de la saison à Ibiza et de retour à Londres avec des souvenirs et des expériences qu’ils vécurent. Les amis n’ont qu’une chose en tête : reproduire l’ambiance des fêtes d’Ibiza dans les clubs de Londres. Ces derniers tentent de s’associer avec des clubs déjà existants et avant-gardistes comme le Delirium, l’un des premiers clubs de la capitale anglaise à passait de la acid-house ou le Pyramid, un club fréquenté par la communauté gay… ne trouvant pas l’atmosphère qu’ils recherchent et qu’ils veulent insuffler. Tous se lancent dans des projets évènementiels.
 
Le DJ Danny Rampling et sa femme créent une soirée intitulée “Shoom”, un nom évocateur puisqu’il s’apparente à l’effet que l’on ressent quand on prend de l’ecstasy. Cette fête devait ressembler à celles que le Disk Jockey vedette avait vécu sur l’île blanche. Il lança une deuxième édition qu’ils baptisèrent “Future” et ce fût un succès. Les soirées commençaient à être populaires et se portaient bien.



En 1988, Ian Saint Paul et son ami Paul Oakenfold se placèrent sur un créneau prometteur en créant des soirées gigantesques dans des espaces pouvant accueillir plus de 1000 personnes. Mettant hors-jeu les clubs privés confinés aux nombres de places limités et aux horaires réglementés. Le concept de ces fêtes géantes prit quelques temps à prendre. La soirée “Spectrum : Theater of Madness” fut un succès, c’est à ce moment que le public adopta cette nouvelle façon de faire la fête. Les ingrédients étaient là : party people, liberté, acid-house et ecstasy. Toutefois la population qui participait à ces évènements était d’une catégorie sociale privilégiée et à dominante blanche.
 
Quant à Nicky Holloway, le gérant de discothèque, ouvrit un nouveau club qu’il nomma “The Trip”.
Ayant pignon sur rue, le club de Holloway offrait à un public plus large et moins élitiste une nouvelle ambiance et faisaient ainsi découvrir la culture acid ainsi ouvrant la porte aux populations ouvrières et minorités. Les barrières sociales commençaient à se briser doucement.
 
Ce groupe d’amis DJ, devenus entrepreneurs, marqués à vie par Ibiza avaient largement mis en branle le monde de la fête à Londres. Toutefois ils n’étaient pas les seuls à oeuvrer à des fêtes de ce genre.
 

En parallèle de ce mouvement, il y avait ceux qui n’étaient jamais allés à Ibiza…

 
Une population plus discrète et tout aussi fêtarde qui ne correspondait pas aux profils des soirées “Shoom” et n’ayant jamais mis un pied à Ibiza, organisait des fêtes aux antipodes de celles de la bande de Oakenfold. Les fêtes semblaient plus clandestines et s’organisaient dans des endroits et lieux bien plus minimalistes ou, seul un stroboscope, des platines, et une paire d’enceintes agençaient la soirée. Ces personnes issues des minorités entretenaient des liens étroits avec les groupes de Black Dance du nord de Londres et se regroupaient par amour de la musique et de la danse. Lors de ces rassemblements, la musique House de Chicago et de Detroit ainsi que la circulation de drogue faisaient bon ménage.
 
Plus les soirées se répétaient et encore plus de monde se passait le mot et venir « goûter » à ces nouvelles façon de faire la fête et, ainsi jouir du fameux mélange house « music-ecstasy ». Plus ses réunions festives prenaient de l’ampleur, plus les médias commençaient à enquêter sur ce mouvement. C’est en plein mois d’août 1988 que le tabloïde anglais The Sun commença à éditer une série d’articles dénonçant la consommation excessive de drogue lors de ces rassemblements festifs. Ainsi, faisant pression à Richard Branson de fermer son club, le Heaven, qui servait notamment de résidence pour les fêtes “Spectrum” organisaient par les DJ stars Paul Oakenfold et Ian Saint-Paul.
 

Les médias avaient mis au grand jour les dérives de ces évènements et ne cessèrent d’épiloguer sur les ravages de la drogue. Mais la fête était loin d’être finie…

 

Tony Colston-Hayter et David Roberts réinventent les règles de la fête

 

À propos de Tony Colston-Hayter

 
Tony Colston-Hayter est né en 1965 dans le sud de l’Angleterre à Buckinghamshire, un comté situé au nord-ouest de Londres. Il est le fils d’un notaire et d’une universitaire. Très jeune, ses parents divorcent. Adolescent, il a déjà un sens aigu des affaires et la montre en créant trois sociétés (Colston Automatics, Colston Loisirs, Colston Marketing).
 

À propos de Dave Roberts

 
Dave Roberts vient d’une famille de prolétaire noire du nord de Londres. Il a une forte personnalité, du charme et travail dans le secteur de l’immobilier.
 

La rencontre « Colston-Roberts »

 
Tony Colston-Hayter et Dave Roberts se rencontrent en 1987 quand, Colston-Hayter décide de se lancer dans le secteur de l’immobilier. Ce dernier croise par hasard Roberts.
Tony Colston-Hayter et Dave Roberts sont deux jeunes ambitieux qui ont grandis sous l’époque Thatcher. Ces deux yuppies, Young Urban Professionnal, sont constamment à l’affût de nouveaux plans pour gagner le plus d’argent possible. De plus, Ils aiment particulièrement faire la fête.
De par ces nombreux point communs, ils deviennent très rapidement amis.



En tant que clubbers invétérés et magnat de la fête, tous deux décident d’inaugurer leurs premières soirées au “Shoom”, organisait par le DJ Dany Rampling et sa femme. Toutefois, les deux comparses sentent bien qu’ils ne sont pas en phase avec l’esprit du club. En effet, la sélection à l’entrée est stricte et l’esprit très communautaire et divisé, notamment entre ceux qui ont fait Ibiza et ceux qui ne l’ont pas fait. Colston et Roberts finissent par quitter ce lieu et prendre leur quartier à l’Astoria, le club du DJ anglais Nicky Holloway, avec les soirées “The Trip” notamment. Ouvert à tous, le club accueillait chaque week-end des centaines de clubbers de tous horizons qui venaient danser sur les rythmes enflammés de la musique acid-house tout en gobant ces “pilules de l’amour.”
 

Un climat d’amour et de liberté émanait de ces fêtes et ce fût une révélation pour Colston, car ces fêtes organisées entre 1987 et 1988 ne ressemblaient à aucunes autres.

 
Pour le jeune loup l’équation est simple Fête + Ecstasy = Opportunité commerciale sans fond. La vision de Coltson-Hayter est claire : organiser des évènements qui réunissent des milliers personnes de toutes catégories sociales professionnelles, multiculturelles et tous styles confondus avec un seul objectif de faire la fête ensemble. En 1988, ses premières fêtes intitulées “Apocalypse Now” qui se déroulent aux Wembley Studios à Londres. Les billets s’arrachent et les clubbers de tous horizons y viennent s’encanailler. Il n’y a plus de barrières des classes, la fête est au rendez-vous.
 
Fort de ce succès, le jeune entrepreneur invite les médias à venir filmer l’une de ses fêtes. La chaîne ITN témoin de ce mouvement en plein expansion pointe du doigt les dérives de la drogue, la surconsommation des pilules et les ravages sur les clubbers pendant les soirées. C’est un “flop” pour le jeune organisateur qui pensait capter la presse et les médias par cette nouvelle vague culturelle et musicale auquelle l’Angleterre assistait. Une fois l’émission passait à l’antenne, la police vient se mêler à la fête et surveiller le business de Coltson-Hayter.
 
Cela ne devait pas se passer comme ça. Mais Tony Colston-Hayter ne se décourage pas et rebaptise ses fêtes “Sunrise”. Toutefois lors de sa fête, la Police fait une descente surprise lors des festivités et déstabilise l’organisation.
 
Jamais en manque d’idées, Colston-Hayter décide d’organiser ses fêtes hors de Londres. Le nouveau concept “Mystery Trip Sunshine” comprend le transport en bus des clubbers pour rejoindre le lieu de la fête qui se déroulant dans un vieux centre équestre que Colston-Hayter a loué, situé à Iver Heath une petite bourgade proche de Buckinghamshire. Pour cet évènement 1000 tickets sont vendus et la fête se passe dans les meilleures conditions, sans intervention de la Police. C’est un succès.
 
De nouveaux sur les rails, l’audacieux Tony Coltson-Hayter voit grand et choisit d’organiser sa prochaine fête dans une usine désaffectée dans la banlieue de Londres. Il vent 3000 tickets pour sa nouvelle fête qu’il baptiste ‘Sunrise Guy Fawkes Edition”. Se rapprochant de la capitale pour organiser de façon clandestine ce rassemblement, Tony Colston-Hayter s’exposait à de potentiels problèmes. Et ce fût le cas car la police fit irruption dans la nuit pour couper le son et bloquer les accès. Dans la panique les clubbers s’exfiltraient, escaladaient les barrières, couraient, traversaient les voies rapides aux risques de leur vie pour semer les policiers.
Cette intervention musclée avait été filmée et on y voyait l’organisateur entrain de prendre part à la rixe qui confrontait les ravers face aux forces de l’ordre. Un tollé pour Tony Coltson-Hayter qui était pointé du doigt par la presse et les Tabloids.
 

Voyant l’esprit de la fête virée aux rouges, le groupe des clubbers d’Ibiza trouvaient toute cette nouvelle façon de faire la fête choquante.

 

Celui qu’on nommait “The acid house king”

 
La réputation n’était plus à faire, toute la presse anglaise le surnommé ‘Roi de l’acid-house’ (= The acid house king) mais Colston-Hayter continuait de faire marcher le business en organisant ponctuellement des fêtes à Hackney, un arrondissement dans le Nord-est de Londres. Un nouveau problème et beaucoup plus contraignant que la police venait s’inviter à ses affaires : un groupe de supporters du West Ham faisaient régner la loi dans le quartier et voulaient leurs parts du gâteau car les fêtes se déroulaient sur leur territoire. Les mannes financières que représentaient le business de l’ecstasy était exponentiel. La situation tendue, Colston-Hayter demanda à son ami Roberts de s’associer. Ce dernier accepta.
 
Formant une vraie équipe, les associés se divisent le travail : David Roberts se concentre sur la sécurité et pour modérer les situations délicates et conflits comme la bande de hooligans qui souhaitent s’imposer de force dans l’affaire juteuse et Tony Colston-Hayter de continuer à faire tourner l’affaire. Soulager par cette association, Colston-Hayter prend la décision de faire une retraite à la campagne pour s’extraire du bouillon londonnien incessant, des ragots et des rumeurs qui courent sur lui et ainsi réfléchir à la suite…


L’invention de la Hot-Line au service de la fête

 
De vraies questions venaient à se poser quand à la survie de son business tant sur le plan légal, qu’ organisationnel et logistique. En plein été 1989, Colston-Hayter trouve un plan infaillible pour continuer ses évènements « Sunrise« .
 
En posant les idées, l’une d’entre elles retient son attention. Il se rend compte qu’il peut utiliser le système Voicebank de British Telecom pour communiquer instantanément avec les ravers. Ce système de communication innovant de l’époque permettait de renvoyer des centaines de numéros de numéros vers une boîte vocale d’informations. Les flyers n’incluaient plus aucune adresse de lieu mais uniquement un numéro de téléphone affiché… le répondeur était mis à jour avec une série d’emplacements de rendez-vous, pour brouiller les pistes et ainsi avoir une longueur d’avance sur la police. Une fois le lieu de rassemblement indiqué, tous les ravers se retrouvaient à un endroit précis, au bord la fameuse autoroute M25 pour qu’enfin le “vrai lieu” de la fête soit révélé via la boîte vocale. Le convoi partait sur place bien avant que la police soit alertée et empêche ce rassemblement. Cette renaissance des fêtes étaient impossible à interdire car elle pouvait regrouper jusqu’à 10 000 personnes.
 

Puis vint le temps de la fête que tout le monde appelait rave

 
Tout aller bon train, puis un été de 1989, alors l’un des plus caniculaires que l’Angleterre n’est jamais vécue. Les anglais étaient plus aptes à prendre du bon temps. Tout le monde sortait et de nombreuses personnes testaient les ecstasys et les convertis partaient faire la fête lors des fêtes organisaient par ‘Sunrise’. C’est à ce moment que les fêtes prirent un tournant majeures dans en s’appelant officiellement raves. La ‘Midsummer Night’s Dream Party’ organisée en plein air sur l’aérodrome de White Waltham à Berkshire propulsa le phénomène rave sur le devant de la scène.

 

"L'Histoire de la Rave, d'Ibiza à Manchester" | VIVA PRODMANAPROD

 
sources complémentaires :
https://www.theguardian.com/uk-news/2014/jan/15/tony-colston-hayter-acid-house-fraud-barclays
https://78.media.tumblr.com/47f1e168773cdb58dbc133f3d47ef2b0/tumblr_ml5xovJmVJ1qkcj9ro2_1280.jpg
http://hedonism1988.co.uk/